Au Ier siècle, la citoyenneté est
limitée, sa diffusion individuelle
« Comme Auguste jugeait
important de maintenir le peuple romain sans mélange et intact de toute
intrusion de sang étranger […], il ne distribua que chichement le droit de cité
romaine […]. A Tibère qui demandait la citoyenneté en faveur d’un Grec de ses
clients, il écrivit : “Je ne la lui attribuerai que si vous me démontrez de
vive voix à quel point votre demande est justifiée” ; de même, il le
refusa à Livie qui sollicitait le droit de cité pour un Gaulois qui payait un
impôt, mais il offrit l’immunité fiscale en déclarant : “Il m’est plus facile
de soustraire quelque chose au fisc que de brader le privilège de la
citoyenneté romaine.” »
Suétone, Auguste, XL, 5-6
Or, peu à peu, la
citoyenneté romaine s’étend dans l’Empire
L’État romain vu par Aelius Aristide au IIe s.
ap. JC.
Originaire de Mysie, Aelius Aristide vécut sous les règnes d’Hadrien et
d’Antonin. Outre ses Discours sacrés, relatant sa recherche de la
guérison, il composa en grec un Éloge de Rome dans lequel il
rend hommage aux empereurs d’avoir diffusé la citoyenneté romaine.
« Ni la mer ni l’étendue d’un
continent ne peuvent faire obstacle à l’accession à la citoyenneté. Dans cet
empire, l’Asie n’est pas séparée de l’Europe. Tout est ouvert à tous. Il n’est
personne, qui digne de pouvoir ou de faire confiance, ne reste étranger. C’est
une démocratie universelle, placée sous la direction d’un seul homme, le
meilleur chef […].
Vous avez fait que le nom romain n’est pas
celui d’une cité, mais devenu celui d’un peuple unique ; non celui d’un
peuple parmi d’autres, mais celui d’un peuple en face de tous les autres. Mes
peuples ne sont plus divisés en Grecs et Barbares, et votre idée n’est pas,
absurde, selon laquelle votre cité est plus riche en hommes que toute la race
grecque. La ligne de partage, vous l’avez établie entre Romains et non
Romains ; vous avez étendu le nom de votre cité jusqu’à cette limite.
Depuis que ce partage existe nombreux sont, dans chaque cité, ceux qui sont
autant vos concitoyens que ceux de leur propre race, et ceci bien que plusieurs
d’entre aux n’aient encore jamais vu votre cité. Il n’est d’ailleurs pas besoin
de garnisons dans leurs acropoles ; en effet, partout, les hommes les plus
importants gardent pour vous leur propre patrie […].
Puisqu’il y a un État universel qui se
présent comme une seule cité, ceux qui administrent ne le font pas comme s’il
s’agissait de biens étrangers, mais de leurs propres biens. De plus, grâce au
refuge que vous lui procurez, la multitude trouve en l’État la sécurité par
rapport aux notables locaux. »
Aelius Aristide, Éloge de Rome,
LIX-LXV
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